Le parcours d’un mineur étranger non accompagné (Mena)

Lorsque l’on aborde la question des migrants de manière général, on ne s’imagine jamais qu’ils peuvent aussi être des enfants ou des adolescents. Les mineurs étrangers non accompagnés, que l’on désigne sous l’acronyme de MENA sont un cas à part dans le domaine de l’accueil.

En vertu de l’âge et de l’état de vulnérabilité, un MENA n’est pas obligé d’entamer une procédure d’asile une fois arrivé sur le sol belge, comme nous le confirme Maître Céline Verbrouck, avocate spécialisée en droit des étrangers,  que nous avons interrogé sur la question.

Si tu enfants et que tu arrives à prouver que tu es enfant, tu as droit à un statut particulier. 

Si vous êtes mineur, vous avez un séjour parce que vous êtes mineurs, et là l’enjeu c’est que on va souvent douter que vous êtes mineur.

Un Mena, il peut être demandeur d’asile, mais il n’est pas nécessaire demandeur d’asile. Quand un enfant est seul en Belgique, puisque c’est un enfant seul, il a par son état d’enfant, une protection pendant son enfance. C’est ça le statut de Mineur Étranger Non Accompagné.  Il n’a pas besoin de le demander, il doit lui être attribué à conditions qu’on le détecte, que l’on sache qu’il est là. En général c’est un enseignant, une personne dans la rue, un membre éloigné de la famille, qui prévient l’office des étrangers et il reçoit un statut et un tuteur qui va le suivre. Et il peut être aussi demandeur d’asile et si c’est ça il devra aussi faire la file avec son tuteur ou quelqu’un pour demander l’asile.

 

Les MENA : Qui sont-ils ? Pourquoi sont-ils ici ?

On le croise dans les couloirs, dans la cours de récréation, sans jamais se douter du parcours qu’il a vécu, sans oser imaginer ce qu’il a vu, sans penser un instant que ses inquiétudes sont à mille lieues des nôtres, sans penser qu’il est seul, qu’il est un MENA !

Nous avons souhaité interviewer ce jeune garçon, Aminullah, qui partage les mêmes bancs que nous afin de mieux comprendre la vie d’un jeune qui dû, à 14 ans, laisser sa famille et ses amis derrière lui, afin de prendre le chemin de l’exil pour fuir la mort.

Derrière son regard, derrière ses sourires se cachent un passé douloureux et une profonde inquiétude pour sa famille restée derrière lui.

Un récit glaçant qui ne doit pas nous faire oublier que nos amis sont parfois des Mena et que derrière ces termes de migrants ou de réfugiés se trouvent des êtres humains.

 

 

 Le parcours du Mena

Lorsqu’un mineur étranger non accompagné est détecté sur le territoire belge, une procédure se met en route qui comporte 3 phases.

Source : Fedasil.be

La première phase : L’observation

Le jeune est placé entre deux et 4 semaines dans un Centre d’Orientation et d’Observation (COO). Le but premier de cette phase est de détecté que le jeune est bien mineur. En effet, comme nous le confirme Maïtre Velbruck, certaines personnes essayent de se faire passer pour des mineurs afin de bénéficier d’une protection subsidiaire. Cette observation permet aussi de réaliser un bilan psycho-médicosocial de la personne.

 

 La seconde phase : La stabilisation :

Le jeune est transféré vers un centre, organisé par Fedasil ou une organisation partenaire comme la Croix Rouge.

La vie du jeune s’y déroule en collectivité. L’équipe du centre veille sur son épanouissement, sa scolarité et le prépare à l’autonomie.

 

La troisième phase : L’Autonomie accompagnée.

Cette phase est uniquement réservée aux jeunes qui ont reçu un avis favorable à leur demande de protection internationale et qui ont plus de 16 ans.

Cette phase est encadrée par une initiative d’accueil d’un CPAS. Le but est de le préparé à vivre de manière indépendante.

La fin du parcours : tant qu’un MENA n’a pas 18 ans, il ne peut pas être expulsé du territoire. Á 18 ans, s’il n’a pas encore reçu une réponse à demande d’asile, il est envoyé vers un centre d’accueil pour adulte.

 

 Combelas Nathan

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